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Témoignage d’un jeune installé : Romain Louzaouen

Romain a 27 ans aujourd’hui. Il s’est installé le 1er septembre 2019 avec son frère.

Son projet

Son frère David était déjà installé depuis une dizaine d’années sur un atelier de 170 truies NE partiel et 45 ha. Le projet de Romain était de s’associer avec lui sur une structure cohérente et autonome pour 2 UTH, permettant pour chacun des engagements professionnels et une qualité de vie.

Ce projet a été possible grâce à la reprise d’une exploitation porcine voisine.

Leur exploitation aujourd’hui : 200 truies NE dont 800 places d’engraissement sur le site repris et 100 ha.

L’anticipation

Le projet d’installation était dans la tête de Romain depuis longtemps.

Après son CS porcs à l’IREO, Romain a travaillé 5 ans en ETA mais il a préparé tout de suite le terrain !

Après avoir regardé dans l’environnement proche de l’exploitation l’ensemble des élevages qui pourraient être cédées dans les 5 ans à venir, une seule correspondait à son projet. Il a tout de suite pris contact avec les exploitants pour se présenter et leur exposer son projet. Il a étudié avec eux comment ils pouvaient envisager un avenir commun.

 

Négociation avec le vendeur

Cette exploitation de 150 truies NE et 60 ha appartenait à deux frères, dont un proche de la retraite. Romain a présenté son projet et exposé en quoi leur exploitation répondait précisément à ses besoins :

  • Permettre l’augmentation du nombre de truies pour 2 UTH sur l’atelier familial, sachant que l’atelier naissage chez ces repreneurs était obsolète.
  • Apporter les places d’engraissement manquantes, qui étaient en bon état et permettaient ainsi une cohérence globale de l’atelier.
  • Des terres pour améliorer l’autonomie alimentaire et sécuriser l’exploitation au niveau environnemental.

La démarche a été très bien perçue par les cédants. Rapidement, et après s’être mis d’accord sur le prix, les cédants, fiers de pouvoir installer un jeune, ont fermé leurs portes à toute autre proposition. Le « bon état d’esprit » local, entre agriculteurs, a aussi facilité les choses.

 

Relations avec la banque

Il a fait jouer la concurrence, sachant que son frère travaillait déjà avec deux banques. Les deux propositions se valaient. Son choix s’est donc fait sur d’autres critères, à savoir le très bon relationnel et la motivation du conseiller. Il ne le regrette pas aujourd’hui.

 

Le portage de foncier

Romain a été le premier bénéficiaire de l’achat différé de foncier sous forme de portage. Ce dispositif a été mis en place par les banques et la SAFER pour faciliter l’installation des jeunes. Il permet de garder la priorité d’achat des terres mises en portage tout en n’investissant pas tout de suite (différé de 5 à 10 ans). Ce qui permet de mieux gérer les investissements, d’éviter un endettement lourd à l’installation et les risques qui en découlent.

 

L’accompagnement

Il a été accompagné dans son projet par son centre de gestion (Altéor/Cogédis) et par le groupement PORC ARMOR Evolution (Dominique AMIAUT). Il a beaucoup apprécié la complémentarité entre ces deux intervenants qui ont, chacun, apporté un regard différent : un regard comptable et fiscal pour l’un et une vision plus globale de l’exploitation pour l’autre, allant jusqu’à la gestion de la main d’œuvre, de la FAF, les répercussions de la conduite… et qui apporte une réflexion plus stratégique de l’outil.

 

Ses doutes

Romain a pu avoir des doutes jusqu’à la réalisation de son prévisionnel, qui, calculé avec des « marges de sécurité », l’a rassuré. Après, plus rien ne pouvait l’arrêter !

 

Ses conseils à un jeune

  • Avoir un dossier solide pour se lancer.
  • Ne pas « jouer » sur les critères pour « faire passer » le dossier financièrement !
  • Etre notamment vigilant sur deux points :
    • Si investissement dans des bâtiments vieillissants : être réaliste sur la réelle durée de vie du bâtiment à reprendre et bien mesurer les investissements à faire à partir d’un diagnostic complet et fiable pour éviter les mauvaises surprises !
    • La main d’œuvre : surtout ne pas sous-estimer les besoins car les répercussions peuvent être graves : mauvaises conditions de travail, résultats moyens… et démotivation assurée ! Sans compter les risques financiers !

Une bonne appréciation de ces deux points est capitale pour pouvoir travailler sereinement, prendre le recul nécessaire pour savoir où on va et « anticiper » plutôt que « subir » !