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Le bien-être animal est une composante de l’élevage

L’exploitation porcine de Jérôme et Jessie ORVAIN (Manche) a été rénovée il y a un an pour mieux prendre en compte le bien-être animal. Un exemple pour son groupement PORC ARMOR Evolution.

L’exploitation de Jérôme et Jessie ORVAIN (70 ha), située dans la commune d’Isigny-le-Buat, à deux pas du Mont-Saint-Michel, a tout d’une exploitation porcine moderne. Le couple élève 400 truies, avec deux salariés. Il engraisse tous les porcelets jusqu’à leur livraison à l’abattoir. Toutefois, à la différence d’autres élevages, cette ferme préfigure ce que pourraient être les exploitations porcines de demain : orientée « bien-être » avec des équipements ad hoc.

Une « maternité-liberté »

Dans leur élevage refait à neuf, les ORVAIN travaillent avec un bloc « saillie gestante équipé d’une « maternité-liberté » formée de 100 cases individuelles de 5,70 m2 où les truies élèvent leurs porcelets de 5 à 28 jours d’âge, sans être entravées par des barres de contention comme c’est le cas habituellement.

Les petits disposent d’une zone de couchage dans un nid chauffé par le sol. Dans ce bâtiment baigné de lumière naturelle « les truies expriment un comportement animal, dit l’éleveur. Elles fouillent le sol, remuent, cherchent la meilleure position. »
Les ORVAIN disposent également de nouvelles salles de post-sevrage « plus grandes, d’un tiers, que les précédentes construites il y a vingt-cinq ans ». Les animaux y disposent de toutes sortes d’objets pour jouer, une chaîne métallique, des objets organiques…

D’autres aménagements réduisent les moments de stress : la courte distance entre la salle des gestantes et le bloc maternité, « la douche des truies à leur entrée en maternité », glisse Jérôme ORVAIN. Enfin, l’outil est plus ergonomique pour optimiser le bien-être des salariés, condition sine qua non d’une meilleure relation homme-animal.

Installé sur le GAEC en 2000 avec ses parents, partis depuis en retraite et remplacés par son épouse et des salariés, l’éleveur de 43 ans a procédé par étapes avant d’arriver à son projet « bien-être ». Il a d’abord traité l’environnement dans les années 2000, en construisant une unité de concentration des effluents d’élevage pour exporter l’azote excédentaire. Puis, il s’est intéressé à la production d’énergie par méthanisation en installant une unité de 150 kWe (kilowatt électrique) en 2011, passée depuis à 190 kWe. C’est au moment de la réorganisation de son élevage, en 2015, qu’il a intégré dans son projet des équipements « bien-être » pour « répondre aux attentes sociétales », dit-il.

Jérôme ORVAIN concède une part de risque dans son projet plutôt coûteux : 2,7 millions d’euros entre l’extension de la méthanisation, la gestion des effluents, la fabrique d’aliments à la ferme et les bâtiments neufs. L’investissement et les équipements impactent son coût de production « de quelques centimes d’euros au kilo de carcasse. Mais l’enjeu, c’est d’anticiper d’éventuelles réglementations futures et de nouvelles demandes du marché. Avec les quatre éleveurs du groupement engagés dans la même démarche, nous rédigeons actuellement un cahier des charges spécifique en partenariat avec des industriels. »

Article Ouest-France du 27 novembre 2018