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90 % de leurs porcs dans la filière « sans antibiotiques »

A l’EARL Lefeuvre, à Plestan (22), des mesures de biosécurité drastiques permettent à Marie-Françoise et Roland Lefeuvre de produire des porcs sans antibiotiques, de la naissance à l’abattage.

Isolé dans la campagne de Plestan (22), le site de 140 truies de l’EARL Lefeuvre, présente la particularité d’être entièrement clôturé. Les bâtiments d’élevage et le hangar de stockage sont à l’intérieur d’une enceinte grillagée. Les camions ont accès, de l’extérieur, aux silos d’aliment et au quai d’embarquement. Tous les intervenants extérieurs se douchent pour entrer dans l’élevage.

Biosécurité interne

Les éleveurs passent par un sas bien aménagé, où ils enfilent les tenues dédiées à l’élevage. La paille, qui sert de litière, est inaccessible au gros gibier, notamment aux sangliers susceptibles de transmettre des maladies.
À l’intérieur, les mesures sont également bien définies. La conduite en bandes (7 bandes, sevrage à 28 jours) est strictement respectée (pas de mélanges). Les adoptions en maternité sont réduites au nécessaire. Une case de nurserie équivaut à deux portées de maternité, pour éviter de trop nombreux mélanges. La configuration des bâtiments ne permet pas de respecter une marche en avant stricte mais les couloirs sont lavés et désinfectés après chaque transfert d’animaux. Les truies sont lavées et déparasitées (interne, par vermifuge et externe) avant l’entrée en maternité. Elles sont lavées de nouveau après le sevrage pour effectuer, en plus du lavage, un stress bénéfique à la venue en chaleur. « Cela nous prend une bonne demi-heure pour une bande de 16-17 truies », indiquent les éleveurs. Elles intègrent ensuite des réfectoires bloqués jusqu’à l’échographie.

 

Un partenariat motivant

Les éleveurs adhérents à la démarche s’engagent à recevoir des groupes de visiteurs à la demande de Fleury Michon, commerciaux ou cadres de l’entreprise, consommateurs… « Nous pensons faire du bon travail dans l’élevage et nous sommes contents de savoir que nos produits sont bien transformés. C’est un partenariat très motivant ». L’appartenance à un groupe d’une cinquantaine d’éleveurs, adhérents au groupement Porc Armor Évolution, engagés, les réjouit tout autant. « Nous nous retrouvons une fois par an. Nous avons ainsi pu visiter les installations industrielles de notre partenaire ». Un échange de bons procédés, ou un partenariat gagnant-gagnant.

 

Traçabilité

Les porcelets sont castrés après insensibilisation et les queues sont coupées. Leurs dents ne sont ni coupées, ni meulées. Ils sont vaccinés contre le mycoplasme, la maladie de l’œdème et protégés au niveau digestif grâce à la vaccination des mères (Colibacilles). « Nous avions déjà ce protocole avant d’intégrer la filière sans antibiotiques ». Une intégration progressive car l’élevage a, dans un premier temps, produit des porcs élevés sans antibiotiques, après 42 jours d’âge. Désormais 90 % des animaux sont valorisés dans la filière sans antibiotiques dès la naissance. Le statut sanitaire est d’un bon niveau. « La majorité des diarrhées sont traitées avec du kaolin. Quand le problème persiste, nous intervenons en curatif. Ces porcelets sont bouclés puis, plus tard, frappés avec un code spécifique pour les détourner de la filière ». Le sol des cases de maternité est en plastique, comme ceux de la nurserie. Ensuite, les porcelets intègrent des PS au sol béton puis des engraissements sur litière (60 % des charcutiers sont élevés sur paille). « Nous mélangeons la paille à de la sciure. La litière est plus légère et fonctionne mieux. En hiver, nous curons quand même la salle en milieu d’engraissement, pour (re)pailler, en mettant les porcs dans le couloir ». Les animaux bénéficient d’une surface d’1,2 m2 chacun. L’élevage sur litière est un choix des éleveurs ; il ne figure pas au cahier des charges.

 

Plan de progrès

Les éleveurs adhérents à la démarche « sans antibiotiques » s’engagent aussi dans un plan de progrès qui vise essentiellement à procurer de la lumière naturelle aux porcs à tous les stades de l’élevage. Ils doivent également produire de l’énergie ou entrer dans des démarches d’économie en activant deux des mesures suivantes : installations d’ampoules Led, ventilateurs économes, isolation ou installation de panneaux photovoltaïques, méthanisation.

 

Sans OGM

Tous les aliments sont achetés dans le commerce. Ils sont à base de céréales, de tourteaux de soja français et ne contiennent pas d’ingrédients génétiquement modifiés. Le 1er âge est en vermicelle, le second en granulé et les aliments croissance et finition, distribués à la soupe, sont livrés en miettes. Un vermifuge y est intégré en fin de PS et en milieu d’engraissement, seul traitement réalisé systématiquement.

 

8,5 cts par kilo de plus-value grâce au zéro antibiotique

Les produits sont vendus sous la marque Fleury Michon, entreprise à l’initiative du signe de qualité. Les éleveurs bénéficient d’une prime de 8,5 cts par kilo de carcasse pour les 90 % de porcs qui respectent le cahier des charges. Une petite partie des porcs, soignés aux antibiotiques (en curatif) entre la naissance et 42 jours, sont primés à hauteur de 2,2 cts par kilo. Les animaux traités après 42 jours sont exclus de la filière et ne bénéficient pas de plus-value. Les animaux de ces différents groupes sont bouclés et frappés de manière spécifique. Le nom des produits de traitement, le numéro des mères, des portées, sont notés pour assurer une traçabilité totale.

Source Paysan Breton – 26.06-02.07.2020